le mot de l'autrice
J’ai joué une cinquantaine de fois Le lever de rideau d’Emmanuelle, forme courte et à l’origine de La délaissée deuxième. J’y jouais - déjà - l’ouvreuse du théâtre qui profitait d’un problème technique retardant le lever du rideau pour passer un message personnel aux spectateur·rice·s. Elle leur disait : « Je cherche l’amour. » Et chaque soir, les réactions du public étaient incroyables…
Je me rappelle de cette femme qui m’interrompit net et me dit sans aucun second degré...
« Prenez mon mari, il est là, je vous le donne, prenez-le. »
Ou un jeune homme qui me dit timidement...
« J’aimerais vous présenter mon frère, il est bien mon frère, vous vous entendrez j’en suis sûr, lui aussi il est seul, il ne faut pas rester seul, je vais vous donner son numéro de téléphone. »
Ou encore cette jeune femme qui se leva doucement pour dire à toute la salle...
« Moi aussi, je cherche quelqu’un. »
Ce sont ces retours du public qui - entre autres - m’ont comme invitée à écrire La délaissée deuxième, et à raconter l’histoire de cette ouvreuse et de sa quête d’amour.
Emmanuelle Jeser
