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extraits

01

Le remue-ménage derrière le rideau se calme. L’ouvreuse revient sur le proscenium. Au public. Grave.

 

Mesdames et Messieurs, nous sommes au regret de vous informer que Karine Viard est actuellement prise en otage - en charge pardon ! - par les pompiers en raison de troubles… buccaux… sans gravité… - Elle a des aphtes en fait, à priori, elle en a plein la langue, (montrant le bout de sa langue) même là, au bout - ce qui altère sa capacité de comédienne à dire son texte. Les pompiers sont en ce moment même dans les loges en train de l’examiner, et on attend le diagnostic définitif pour savoir si Karine peut jouer ce soir ou pas.

03

Nouveau bip de notification d’un message. L’ouvreuse sort son téléphone portable de sa poche.

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C’est Guido !

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Elle lit.

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« Chers tous, par la présente, je vous annonce que je démissionne de mes fonctions de co-directeur de ce théâtre. Comme je n’ai pas démérité, et en guise de prime de départ, j’ai décidé de garder pour moi la recette de ce soir, et l’équivalent de la dernière subvention de la DRAC parce que c’est quand même moi qui ai rempli les dossiers. Cet argent m’aidera dans mon nouveau projet de vie. Inspiré par Shakespeare, je déménage, je pars diriger une troupe de théâtre de rue à Notre-Dame-des-Landes. Là-bas, je suis sûre que le théâtre redeviendra une fête. Et en plus, ça coûtera moins cher. Amicalement. Guido »

02

Au public.

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… Quand je regarde en arrière, je me rends bien compte qu’à chaque histoire d’amour : j’aime, je fais de mon mieux, mais à chaque fois… Vous ? ... Déjà, mon premier amour, je… - Je vous raconte tout de… - Enfin, non, pas tout… parce qu’à un moment, le spectacle va… Mais je vous raconte un peu, pour que vous puissiez me donner des conseils, c’est mieux si je raconte. Alors, mon premier amour ! C’était un auteur de théâtre - Oui ! J’ai oublié de préciser quelque chose d’important… J’ai un faible pour les auteurs. De théâtre. Parce que les auteurs… Bon. Donc mon premier amour, c’était un auteur de théâtre, et connu. Vous êtes amateurs de théâtre, vous connaissez forcément Georges ! Il est très connu. Et si non, vous ne connaissez pas… Passez, un autre soir, ici, c’est un truc qui a beaucoup de valeur, le théâtre ! - En même temps, je vous dis ça mais je n’ai pas rencontré Georges ici, je l’ai rencontré en boite ! Sur la piste de danse, je me rappelle, un homme a fendu la foule, littéralement, les gens se sont écartés pour le laisser passer tellement il était connu des soirées parisiennes… Il s’est positionné devant moi, et il m’a dit : « Tu sais qui je suis ? »… « Euh non… »… « Je suis le fils de Napoléon III. »… « Ah… » - Et c’est vrai qu’il lui ressemblait vachement !

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